Autres stratégies de prévention
Les stratégies suivantes sont des stratégies qui ont une efficacité faible ou incertaine. En d’autres mots, elles ne sont pas efficaces par elles-mêmes pour prévenir une infection au VIH. Combine-les avec les stratégies présentées dans la section « Stratégies de prévention ».
Entente entre partenaires (sécurité négociée)
La sécurité négociée consiste à décider, toi et ton partenaire régulier, de laisser tomber le condom après avoir passé un test de dépistage du VIH et des autres ITSS. La sécurité négociée implique aussi de déterminer des règles de conduite et de protection pour le sexe à l’extérieur de la relation.
Par exemple :
- Tripper avec d’autres, mais sans relation anale
- Avoir des relations anales, mais toujours protégées par des condoms
- Avoir aucun sexe avec d’autres, c’est-à-dire être monogame, exclusif
Si vous décidez de passer à l’action, quelques éléments à considérer peuvent vous aider à établir une entente :
- La relation entre vous deux est régulière (ou stable dans le temps)
- Les deux acceptent de passer des tests de dépistages du VIH et des ITSS – avant et pendant l’entente
- Les deux sont d’accord d’arrêter d’utiliser le condom
- Les deux s’entendent clairement sur ce qui peut être fait ou pas en dehors de la relation
Passer des tests de dépistage est la première étape avant d’arrêter le condom. Ça permet de commencer des traitements s’il y a une infection.
Te sens-tu à l’aise de dire à ton chum tes désirs et tes limites? Pense à lui dire ce que tu aimerais comme expérience à l’extérieur de votre relation : avoir un fuckbuddy, des one night stand, aller au sauna? Lui aussi va te partager ses préférences et ses besoins et vous pourrez conclure une entente. Toi et lui vous êtes donc d’accord pour laisser tomber le condom et sur les conditions pour avoir du sexe à l’extérieur de votre relation.
Dans le contexte de ton entente avec lui, la communication est essentielle : une communication franche, ouverte et respectueuse.
Efficacité de la sécurité négociée
Pour être « sécure », c’est-à-dire réduire les risques d’infection tout en augmentant le plaisir et le bien-être, l’entente doit être respectée. Seul le respect de l’entente entre les deux partenaires fait en sorte que ça marche. Des études rapportent que plusieurs couples négocient le sexe, mais une fois sur trois, l’entente est brisée. Pour cette raison, il est important de discuter des moyens à mettre en place si ça arrivait : seras-tu à l’aise de le dire si tu as brisé l’entente? Comment vas-tu réagir s’il t’annonce qu’il n’a pas respecté l’entente? Peu importe le scénario, ça reste important de continuer à te faire dépister régulièrement pour les ITSS.
Relation en groupe
Peut-être que tu fais partie d’un groupe restreint de personnes avec qui tu as du fun ? La sécurité, ça peut aussi se négocier en groupe. Les mêmes principes s’appliquent. La différence c’est qu’au lieu d’être deux dans l’entente, il y a plusieurs personnes. Ça veut dire que toutes les personnes qui font partie du groupe participent aux discussions et aux décisions. Pense que, plus il y a de personnes, plus il y a de situations qui peuvent venir affecter le respect des conditions de l’entente. L’entente peut inclure ces conditions :
- Test de dépistage du VIH et des autres ITSS et répétition du test pour confirmer le statut de tous
- Entente claire sur ce qui est permis et interdit à l’intérieur et à l’extérieur du groupe
- Consentement clair de la part de chacun à laisser tomber le condom à l’intérieur du groupe
- Respect de l’entente et identification des moyens à mettre en place en cas de non-respect de l’entente
Pour être « sécure », l’entente doit être respectée par tous et le groupe doit être fermé. Si le groupe s’ouvre, l’entente doit être renégociée.
La sérosélection (sérotriage)
La sérosélection c’est choisir ses partenaires sexuels en fonction de leur statut VIH.
Par exemple, un gars séronégatif baise juste avec des gars séronégatifs en pensant se protéger d’une infection au VIH. Cette stratégie n’est pas efficace comme plusieurs personnes se pensent séronégatives, mais vivent en fait avec le VIH. Dans nos communautés, 1 homme séropositif sur 5 ignore qu’il vit avec le VIH. C’est peut-être que depuis son dernier test, il a été infecté. Et s’il vient d’être infecté, le risque de transmission du VIH augmente, car la charge virale est plus élevée au début de l’infection.
La sérosélection peut aussi être des gars séropositifs qui baisent juste avec des séropos. Ça peut t’éviter de te faire rejeter en raison de ton statut VIH. Ou peut-être tu as peur de transmettre le VIH.
As-tu entendu parler de I=I? En présence d’un traitement anti-VIH efficace, il n’y a pas de risque de transmission sexuelle. Informe-toi en lisant la section « Charge virale ».
Si tu utilises la sérosélection, plusieurs éléments, parfois difficiles à contrôler, sont importants :
- Un dépistage régulier du VIH et des autres ITSS
- Une très bonne connaissance des modes de transmission et de prévention du VIH. Par exemple, savoir exactement quand les derniers tests de dépistage ont été faits et s’il y a potentiellement eu un risque d’exposition au virus par la suite.
- Une communication claire, honnête et précise entre les partenaires (être à l’aise de dire et de demander)
- Une confiance établie entre les partenaires (tu ne pourras pas vérifier l’information) ou une acceptation du risque
Que tu sois séropositif ou séronégatif, ne pas utiliser le condom ne te protège pas des autres ITSS.
Top ou bottom (séropositionnement)
Le séropositionnement, c’est le fait d’adopter une position sexuelle en fonction du statut sérologique au VIH pour diminuer les risques.
Par exemple, un gars séronégatif va toujours choisir la position de top, peu importe le statut de son partenaire.Le risque de contracter le VIH est moins élevé pour le top que pour le bottom. Par contre, le risque existe, même pour le top, car le VIH peut être présent dans les muqueuses de l’anus ou le liquide rectal du bottom. Dans ce contexte, le VIH peut se transmettre en entrant en contact avec le pénis du top. Pour le bottom, même si le top n’éjacule pas dans son cul, il s’expose au VIH, car le virus peut aussi être présent dans le liquide prééjaculatoire (precum).À ce jour, la recherche scientifique ne démontre pas l’efficacité de cette stratégie à elle seule pour prévenir la transmission du VIH. Bref, top ou bottom, la meilleure façon de réduire les risques de transmission est d’utiliser plusieurs stratégies telles que la PrEP, le dépistage ou la sécurité négociée.
Top : celui qui pénètre, qui encule
Bottom : celui qui se fait pénétrer, enculer
Versatile : celui qui aime les deux position
La circoncision
Peut-être as-tu entendu dire qu’être circoncis (enlever le prépuce – la peau qui recouvre le gland – du pénis) protège du VIH. Au Canada, la circoncision n’est pas une méthode de prévention recommandée. Les études dans certains pays où le VIH est très présent montrent une diminution du risque d’infection au VIH pour les hommes hétérosexuels circoncis. La science ne prouve pas l’efficacité de la circoncision contre la transmission du VIH ou des autres ITSS pour les hommes qui ont du sexe avec des hommes.